La création d’une maison d’édition n’est pas le genre de start-up ou même de création d’entreprise des plus anodines qui soit, surtout dans un climat où beaucoup ont fait faillite. Alors pourquoi s’être lancé dans l’aventure de l’édition ? Certains y verront un ego démesuré ou une certaine folie, tandis que d’autres réagiront en condamnant l’entreprise comme essai supplémentaire pour exploiter un peu plus les auteurs méconnus. La réalité est fort heureusement toute autre.

Un concours de circonstances

Par expérience, la création d’une start-up a très souvent deux origines. Elle est soit mûrement réfléchie, construite à partir de zéro et nécessitant beaucoup d’efforts ainsi qu’une levée de fonds importante ; soit elle s’impose à vous comme la suite logique d’une activité déjà courante. C’est ce deuxième cas de figure qui s’applique le mieux à moi.

J’ai passé ma carrière à créer ou à transformer des entreprises, et quand en 2020 j’ai décidé de me consacrer uniquement à ma passion de l’écriture, je l’ai fait comme si c’était une nouvelle entreprise que je lançais. J’ai développé une approche marketing, une identité visuelle ainsi qu’une stratégie de communication sur les réseaux sociaux, et des canaux de distribution tout en pariant sur l’impression à la demande.

Une rencontre avec d’autres auteurs indépendants

Jusqu’en janvier de cette année (2022), j’utilisais deux marques pour distribuer mes romans : l’Édition des libertés et Liberty Farm Bestsellers. Ce n’était alors que deux marques pour assoir le marketing de mes livres. Il n’y avait rien derrière. Mais en acquérant récemment une maison en France, j’ai commencé à être présent sur de nombreux salons et à rencontrer d’autres auteurs indépendants, et d’autres publiés mais très insatisfaits de leurs éditeurs et du soutien marketing qu’ils avaient.

Beaucoup m’ont ainsi demandé si l’Édition des libertés acceptait de nouveaux auteurs. Ceci d’autant plus que mon stand, structuré à l’aide d’un effort marketing rigoureux, attirait et vendait cinq à six fois plus que ceux des autres auteurs, en y incluant ceux qui exposaient sous la tutelle supposée d’un éditeur.

Une volonté de garder cet esprit d’auteur indépendant

J’ai donc fini par reconsidérer mon approche et mon business model en pensant que si j’appliquais ces mêmes recettes qui fonctionnaient pour mes livres à ceux d’autres auteurs, je pouvais créer une véritable édition à compte d’éditeur ; une maison d’édition comme je ne l’avais pas encore rencontrée et dont la création pouvait apporter à tous les autres auteurs croisés sur les divers salons où je me suis rendu.

C’est à Lagny sur Marne, sur le salon du livre organisé par le Lions’ club, que j’ai franchi le Rubicon. Là, j’ai rencontré deux ou trois auteurs formidables avec qui j’ai pu m’entretenir de ce projet. Mais j’ai également pu en parler à l’organisatrice Christa Mallet qui, à mes yeux, en est la marraine tant l’idée lui plaisait, surtout quand je lui ai dit qu’il s’agissait d’associer les auteurs à la vie de l’édition, afin d’en faire quelque chose à mi-chemin entre une entreprise participative et une coopérative d’auteurs.

Recevoir des manuscrits

La suite fut relativement simple. Cette création n’est pas ma première et à part la création d’un site web dédié, tout était déjà en place. Nous avons rapidement obtenu l’engagement d’une jeune photographe à qui nous avons demandé de publier son premier album (Laureen Keravec – courant 2023) et, depuis deux semaines, nous avons lancé une campagne active d’appel à manuscrit ouverte à tous.

Ainsi nous avons reçu de nombreux textes, que nous lisons tous avec bon espoir de pouvoir annoncer en 2023 deux ou trois nouveaux auteurs collaborant avec nous.